top of page

Louer avec option d'achat : comment ça fonctionne et quand c'est une bonne stratégie ?

L’accès à la propriété est un objectif important pour de nombreux Québécois, mais il n’est pas toujours simple à réaliser. Entre les prix élevés, la difficulté à constituer une mise de fonds et les exigences des institutions financières, plusieurs familles et individus doivent repousser leur projet d’achat. Dans ce contexte, la location avec option d’achat (souvent appelée “lease-to-own” en anglais) représente une alternative intéressante.

 

Cette formule permet d’habiter une maison dès aujourd’hui tout en préparant son achat futur, selon des conditions prédéfinies. Mais elle comporte aussi des pièges si elle n’est pas bien encadrée. Explorons ensemble son fonctionnement, ses avantages, ses inconvénients, et les situations où il s’agit d’une stratégie gagnante.

1. Le fonctionnement de la location avec option d’achat

Le contrat combine deux volets distincts :

  1. Un bail de location : l’acheteur occupe la maison comme locataire et paie un loyer mensuel.

  2. Une option d’achat : le prix de vente de la maison est fixé dès le départ, ainsi que la durée (souvent entre 24 et 60 mois) durant laquelle le locataire pourra lever son option et acheter.

Un élément clé est que une partie du loyer peut être créditée et appliquée à l’achat futur. C’est une sorte d’épargne forcée qui viendra s’ajouter à la mise de fonds.

👉 Exemple concret :

  • Loyer mensuel : 1 800 $

  • Portion créditée : 300 $/mois

  • Période : 36 mois

  • Crédit accumulé : 10 800 $

Au terme de trois ans, le locataire a déjà une mise de fonds de 10 800 $ constituée grâce au bail.

​

2. Les avantages pour l’acheteur

a. Accéder à la propriété plus facilement

Beaucoup de locataires ont de bons revenus, mais pas encore l’épargne nécessaire pour une mise de fonds de 5 % ou 10 %. La location-achat leur donne du temps pour accumuler cette somme, sans perdre l’opportunité de devenir propriétaires.

b. Bloquer le prix d’achat

Le prix de vente est fixé au moment de signer le contrat. Dans un marché en croissance, cela peut être extrêmement avantageux.

  • Si la maison vaut 300 000 $ aujourd’hui et que le prix est bloqué à ce montant, mais que dans trois ans sa valeur grimpe à 350 000 $, l’acheteur profite d’un gain immédiat de 50 000 $.

c. Améliorer son dossier de crédit

Certains futurs acheteurs utilisent cette période pour corriger ou améliorer leur cote de crédit, ce qui augmente leurs chances d’obtenir une hypothèque avantageuse.

d. Tester la maison et le quartier

Habiter la propriété avant de l’acheter permet de s’assurer que la maison correspond aux besoins réels (bruit, confort, luminosité, proximité des services, voisinage, etc.).

​

3. Les avantages pour le vendeur

a. Sécuriser une vente future

Un propriétaire qui peine à vendre peut attirer davantage d’acheteurs grâce à cette formule.

b. Percevoir des loyers en attendant

Durant toute la période de location, le vendeur continue de percevoir un revenu stable.

c. Entretien souvent mieux assuré

Un locataire qui se projette comme futur propriétaire prend généralement davantage soin de la maison qu’un simple locataire.

4. Les pièges et inconvénients

a. Risque de perdre l’option pour l’acheteur

Si, au terme du contrat, le locataire n’obtient pas son financement hypothécaire, il perd son droit d’acheter et le crédit accumulé.

👉 Exemple :

  • Crédit accumulé en 3 ans : 12 000 $

  • Si l’acheteur ne se qualifie pas, il perd ces 12 000 $.

b. Prix d’achat figé… mais parfois désavantageux

Fixer un prix à l’avance peut aussi jouer contre l’acheteur si le marché baisse.

  • Exemple : prix fixé à 350 000 $ alors que la maison vaut 320 000 $ à l’échéance → l’acheteur paie trop cher.

c. Clauses contractuelles floues

Qui paie les réparations majeures ? Qu’advient-il si le locataire veut quitter avant la fin ? Ces questions doivent être très claires pour éviter des litiges.

d. Responsabilités accrues

Certains contrats imposent au futur acheteur d’assumer des frais qui relèvent normalement du propriétaire (assurances, réparations, taxes), ce qui peut alourdir la charge financière.

5. Quand cette stratégie est-elle gagnante ?

a. Pour les acheteurs en transition

Idéal pour ceux qui n’ont pas encore l’épargne nécessaire ou dont la cote de crédit doit être améliorée.

b. Dans un marché en hausse

C’est une protection contre l’inflation immobilière : vous achetez demain au prix d’aujourd’hui.

c. Pour les vendeurs en attente

Un propriétaire qui n’est pas pressé peut continuer de recevoir des loyers tout en sécurisant un futur acheteur.

6. Conseils pratiques pour réussir une location-achat

  1. Faire rédiger le contrat par un notaire : évitez les modèles génériques. Un notaire s’assure que vos droits sont protégés.

  2. Négocier un prix d’achat réaliste : basé sur l’évaluation actuelle du marché.

  3. Vérifier la portion de loyer créditée : assurez-vous qu’elle est clairement définie et appliquée au prix final.

  4. Clarifier l’entretien : qui paie les réparations majeures ? Les taxes ? L’assurance ?

  5. Prévoir une durée réaliste : 2 à 3 ans est généralement un bon compromis pour accumuler une mise de fonds et améliorer son dossier de crédit.

  6. Planifier son financement à l’avance : profitez de ces années pour travailler avec un courtier hypothécaire et préparer votre dossier.

7. Exemple complet de scénario

Caroline et Marc souhaitent acheter une maison de 325 000 $, mais n’ont que 5 000 $ d’épargne. Ils signent un contrat de location-achat :

  • Loyer : 1 600 $/mois

  • Portion créditée : 250 $/mois

  • Durée : 36 mois

  • Prix de vente fixé : 325 000 $

En 3 ans, ils auront accumulé 9 000 $ en crédit de mise de fonds, plus leurs 5 000 $ initiaux = 14 000 $. Cela représente plus de 4 % du prix de la maison, ce qui leur permettra d’obtenir leur hypothèque. Entre-temps, leur cote de crédit s’est améliorée, et ils ont pu devenir propriétaires d’une maison qui aurait autrement été hors de portée.

Conclusion

La location avec option d’achat est une stratégie hybride qui peut ouvrir les portes de la propriété à des acheteurs motivés, tout en offrant une solution intéressante aux vendeurs. Elle est particulièrement avantageuse dans un marché immobilier en croissance ou pour des acheteurs qui ont besoin de temps pour se qualifier.

Cependant, cette formule n’est pas sans risques : un prix fixé trop haut, un financement hypothécaire impossible à obtenir, ou des clauses contractuelles mal rédigées peuvent transformer l’opportunité en piège.

​

La clé du succès réside dans :

  • une analyse réaliste de sa capacité financière,

  • un contrat clair rédigé par un professionnel,

  • et une préparation active durant la période de location.

Bien utilisée, la location-achat peut être un véritable tremplin vers la propriété au Québec.

Votre courtier immobilier

© 2025. Votre courtier immobilier.

« Les informations présentées sur ce site sont fournies à titre informatif seulement et ne constituent pas des conseils financiers, juridiques, fiscaux ou hypothécaires. Pour des recommandations adaptées à votre situation, veuillez consulter un professionnel qualifié dans le domaine concerné. »

bottom of page