Investir dans le locatif à court terme (ex. Airbnb) : potentiel, lois, et pièges au Québec
L’investissement locatif à court terme, particulièrement via des plateformes comme Airbnb, Vrbo ou Booking, est devenu une avenue populaire pour les propriétaires cherchant à rentabiliser leur bien immobilier. Avec des revenus souvent plus élevés qu’une location traditionnelle, le modèle attire les investisseurs débutants comme expérimentés. Mais avant de vous lancer, il est essentiel de comprendre les règlements municipaux, les implications fiscales et les pièges fréquents, surtout dans un marché immobilier encadré comme celui du Québec.
Pourquoi le locatif à court terme attire autant ?
Les principaux avantages :
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Revenus potentiels supérieurs à une location à long terme
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Flexibilité d’usage (vous pouvez occuper le logement entre les locations)
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Rentabilité accrue dans les zones touristiques (Montréal, Québec, Charlevoix, etc.)
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Faible risque d’impayés (les plateformes gèrent les paiements)
Exemple :
Un condo loué 1 500 $/mois à long terme pourrait générer 3 000 $/mois en court terme, même avec une occupation de 60 %.
Ce que dit la loi au Québec
Depuis la montée en popularité d’Airbnb, le gouvernement et les municipalités ont encadré sévèrement la pratique.
Les règles générales :
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Enregistrement obligatoire auprès de la CITQ (Corporation de l’industrie touristique du Québec)
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Permis obligatoire pour toute offre locative de moins de 31 jours
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Affichage du numéro d’enregistrement sur chaque annonce
Amendes prévues :
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Jusqu’à 50 000 $ pour une annonce sans enregistrement
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Les plateformes comme Airbnb ont l’obligation de supprimer les annonces illégales
Et les municipalités ?
Chaque ville ou arrondissement peut interdire, restreindre ou encadrer la location à court terme.
Montréal, par exemple :
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Centre-ville, Plateau, Vieux-Montréal : très réglementés
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Seulement dans les zones où l’usage commercial est permis
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Obligation d’obtenir une autorisation municipale avant la CITQ
Québec :
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Certaines zones autorisent uniquement la location dans la résidence principale
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D’autres exigent un permis spécial de la ville
Charlevoix, Tremblant, Estrie :
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En général plus permissifs, mais toujours avec permis CITQ requis
🔎 Conseil : toujours consulter la réglementation locale ET provinciale avant d’acheter un bien pour le louer en court terme.
Les obligations fiscales
Le revenu généré par une propriété louée à court terme est considéré comme un revenu d’entreprise. Vous devez :
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Déclarer les revenus dans votre déclaration fiscale (impôt provincial et fédéral)
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Payer la TVQ et TPS si vos revenus dépassent 30 000 $ par année
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Percevoir la taxe sur l’hébergement (3,5 %) dans certaines régions
Important :
Les plateformes comme Airbnb déclarent vos revenus à Revenu Québec depuis 2020. La non-déclaration est risquée.
Quel type de propriété se prête le mieux au locatif à court terme ?
Idéalement :
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Condo ou maison dans une zone touristique ou près des attraits
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Propriété déjà autorisée ou conforme aux règlements locaux
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Facile d’entretien et meublée avec goût
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Stationnement disponible, accès autonome (ex. : serrure intelligente)
Frais à prévoir
Nettoyage après chaque séjour 60–100 $
Frais Airbnb variable : (3 à 15 %)
Meubles + décoration : 3 000–10 000 $
Assurance spécialisée : 50–100 $/mois
Taxe sur l’hébergement : 3,5 %
Entretien / réparations : Imprévus
💡 Astuce : Faites une analyse de rentabilité réaliste incluant un taux d’occupation conservateur (ex. : 60–70 %).
Les pièges fréquents
Acheter sans vérifier la réglementation
Beaucoup d’investisseurs ont acheté dans un quartier en pensant louer sur Airbnb, pour ensuite découvrir que c’est interdit.
Mauvaise gestion
Laisser un logement sale, en retard sur le nettoyage, ou mal équipé = mauvaises notes et perte de revenus.
Imprévus de gestion
Bris d’appareils, clients qui endommagent les lieux, voisins mécontents...
Mauvaise couverture d’assurance
Les assurances standards ne couvrent pas toujours les activités commerciales. Il faut une police spécialisée pour Airbnb.
Le rôle d’un courtier immobilier dans ce type d’achat
Un courtier expérimenté peut vous aider à :
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Repérer les propriétés dans les zones admissibles
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Analyser le potentiel locatif avec données comparatives
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Vérifier les règlements municipaux
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Négocier le prix selon le rendement potentiel
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Référer à des experts (fiscaliste, avocat, assureur)
Étude de cas : Condo à Québec
Localisation : Saint-Roch
Prix d’achat : 315 000 $
Revenus bruts Airbnb : 3 200 $/mois
Frais totaux mensuels (hypothèque, entretien, frais Airbnb, etc.) : 2 200 $
Profit net mensuel : 1 000 $
Taux d’occupation annuel moyen : 68 %
Résultat : ROI annuel de 14 % après impôts.
🏆 Rentabilité possible… mais une gestion rigoureuse est essentielle.
En bref
Investir dans le locatif à court terme au Québec peut être extrêmement rentable — mais ce n’est pas pour tout le monde. Il faut être bien informé, organisé et prêt à se conformer à un cadre juridique strict.
Avec les bons outils, un bon emplacement, une mise en marché professionnelle et un accompagnement stratégique, vous pouvez transformer une simple propriété en véritable actif performant. Et surtout : ne faites jamais l’impasse sur les règles locales.